Qu’il s’agisse de biotope ou de culture ; de politique ou d’orientations sexuelles, la diversité semble s’être immiscée partout. Elle est devenue une sorte d’argument marketing incarnant un besoin de reconnaissance. Revendiquer la diversité permet d’exister par soi-même et de se distinguer de la masse.
Or, pris dans cette acception, le terme diversité change de sens. Il devient altérité, c’est-à-dire non pas ce qui est différent mais ce qui est d’une autre identité.
En quelques lignes on découvre tous les trésors du vocabulaire. Et pour joindre le geste à la réflexion, on pourra aller parcourir le Trésor de la langue française informatisé , créé il y a des années par une équipe de recherche de l’université de Lorraine. Bien entendu, il n’est pas forcément au goût du jour… et alors ? Après tout, c’est aussi l’occasion de s’apercevoir que le sens même des mots change avec le temps. Et et c’est là un point crucial : les mots sont des organismes vivants.
Quand on parle vocabulaire, la grammaire n’est jamais loin… on peut alors sortir le fameux Bon usage de Maurice Grévisse. D’aspect imposant, cette véritable institution est pourtant d’un abord assez facile.
Naturellement, on ne lit ni le Grévisse ni le dictionnaire comme des romans (quoique), mais leur lecture fait du bien. En enrichissant son vocabulaire et sa grammaire on ne fait pas que se cultiver, en réalité on enrichit son esprit car, comme les linguistes l’ont démontré, on pense avec des mots et pas l’inverse.
C’est pourquoi le sens des mots est important. C’est à la fois le début de l’éducation politique et du marketing. C’est d’ailleurs ce que démontre Franck Lepage avec maestria.
Franck Lepage a le mérite d’être un marxiste sincère. Cela permet de ne pas avoir de doute sur ses prises de positions. Pour autant, ses démonstrations ne manquent ni d’à-propos ni même de sens, au contraire. Il faut écouter Franck Lepage, même — voire surtout — quand on est pas marxiste.
La diversité n’est pas seulement une revendication, c’est aussi — voire surtout — une pratique quotidienne, qui permet de croiser les sources et les points de vue. Une pratique qui permet de s’enrichir.
Et c’est en cela qu’il faut se méfier des réseaux sociaux. En effet, parce que se sont avant tout des supports publicitaires, les réseaux sociaux utilisent des algorithmes affinitaires. Et cette optimisation a créé un biais bien connu : cela amoindrit la diversité de points de vues. Tant et si bien qu’arrive un moment où on se retrouve dans une sorte de bulle informationnelle.
À l’heure des réseaux sociaux, la diversité informationnelle est une nécessité vitale.
À demain, 21 heures.