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Réflexion(s)

Pléiade

Depuis presque cent ans, la Bibliothèque de la Pléiade représente une consécration pour les auteurs et une référence pour les lecteurs ; bref, une certaine idée du livre et, plus largement de la culture. Composée de presque huit cents titres, cette collection est aujourd’hui devenue une institution.

Baudelaire, le premier Pléiade

Ces beaux livres sont ce que, techniquement, les professionnels de l’édition appellent des livres de statut, dont la définition est amusante : si vous en avez un, c’est qu’on vous l’a certainement offert et si vous en achetez un, c’est certainement pour l’offrir. En réalité des livres qu’on ne lit que rarement… et c’est dommage car Gallimard, qui en est l’éditeur, apporte un grand soin à la conception, l’édition et la fabrication de ces ouvrages. Lire un Pléiade est un plaisir total : pour l’esprit, bien entendu, et aussi pour les sens car ces livres sont beaux, sentent bon et les pages sont agréables au toucher.

Des Livres de poche

La Bibliothèque de la Pléiade est, en quelque sorte, la haute couture du livre. À l’heure où l’information est omni-présente et diffusée sur tout ce que la planète compte de réseaux électroniques en tous genre, il y a certainement là une piste de réflexion. Alors que les tablettes et les liseuses sont partout, le livre de poche a-t-il encore un sens ? Et plus largement, le livre ne pourrait-il être la haute couture de l’édition ?

Quand on pense au livre, ce qui vient immédiatement à l’esprit est la question du fond, ou du signifié comme disent les linguistes. Parce qu’il rend tout contenu fluide, le numérique impose de s’attaquer à la question de la forme. Bref, le livre ne devrait-il pas, lui aussi se poser la question de sa nature même ?

Après tout, dans d’autres domaines, c’est avec une approche par le haut que certaines activités ont tiré leur épingle du jeu. Les bouchers indépendants, par exemple, laissent la viande bas de gamme aux supermarchés et se concentrent sur les viandes de race.

Idem pour les boulangers de quartier qui ne vendent plus de baguette toute simple depuis longtemps. Ce pain qui colle aux dents et qui alourdi la digestion est aujourd’hui uniquement industriel. Les boulangers vendent du pain de tradition française, fait de façon artisanale avec des farines de qualité. Plus largement, dans les professions alimentaires le terroir est une véritable bouée de sauvetage.

Lire n’est pas seulement apprendre ou se cultiver ou même rêver. Lire c’est d’abord penser, laisser son esprit vagabonder. Lire est l’école buissonnière de l’imagination. Et pour cela le fond et la forme doivent se répondre et se compléter. Sauver le livre commence peut-être par une remise en question de sa nature même.

À demain, 21 heures.

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