Catégories
Geekeries

Dictionnaires

Le Grand Larousse et le Petit Robert, le Gaffiot et le Bailly mais aussi Tout l’univers, L’Encyclopædia Universalis et le Quid. Il fut un temps où la connaissance n’était disponible qu’avec parcimonie et réservées aux lecteurs des bibliothèques. Un temps où l’orthographe s’apprenait… C’était une certaine idée du savoir. La pertinence du fond n’allait pas sans une certaine élégance de la forme.

Il est intéressant de constater qu’à l’heure du fact checking (qu’on pourrait considérer comme un doute cartésien étendu à la planète entière), on questionne généralement le fond sans réellement mettre la forme en cause. Untel, unetelle a dit çi ou ça. D’accord, mais dans quelles conditions ? À quelle occasion ? Dans quel contexte ? Sur quel support ? C’était le domaine de l’herméneutique, la lecture de la forme des messages.

Une page de dictionnaire

En réalité, depuis des années, les correcteurs orthographiques, Wikipédia et quelques autres outils ont, en quelque sorte, automatisé la mise en forme de nos réflexions. On ne vérifie plus l’orthographe, Word s’en occupe. On ne vérifie plus tel ou tel fait, Wikipédia le sait. Les hashtags et les influenceurs font la vérité. Le numérique n’est plus un outil, c’est un état d’esprit qui modèle notre manière de réfléchir.

Mais surtout, de même qu’on pense avec des mots, on travaille avec des outils. Ce qu’il convient de maîtriser aujourd’hui ce sont des outils techniques (les logiciels de traitement de texte et de présentation, les applications de dessin et, pourquoi pas, les expressions régulières, ou même un peu d’HTML), faute de quoi mettre en forme ses idées et les diffuser devient un exercice périlleux.

Du code HTML

De même que les dictionnaires permettaient de penser avec élégance, les outils numériques permettent de communiquer avec efficacité.

Au temps des dictionnaires on faisait des mots croisés, à l’heure des outils numériques on fait des sudoku. Ce n’est ni mieux ni moins bien qu’avant, c’est la réalité d’aujourd’hui.

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries

Podcast

Le cinquantième billet de ce blog a été posté le 24 mars dernier et je vous annonçais une petite surprise (qui me trottait dans la tête depuis quelques temps déjà). Et bien, pour célébrer ce premier point de passage, les articles de 21 heures.com seront désormais disponibles en podcast !

Plus facile à faire qu’une vidéo et plus pratique à écouter, ce podcast fera de 21 heures.com une sorte de radio émettant deux minutes par jour. Cela peut paraître modeste mais après tout, les plus long voyages commencent par un premier pas, qu’il s’agisse d’aller découvrir le monde ou de partir sur le chemin de la résilience.

Désormais, chaque chronique sera disponible en audio. Petit à petit, toutes les chroniques (il y en cinquante-quatre avec celle que vous lisez actuellement) seront disponibles en audio également.

21 heures.com est disponible sur Anchor.fm. Il est très facile de vous y abonner via Spotify et quelques autres services de diffusion.

Cliquez sur la montre pour découvrir le Podcast

Mais surtout, cela n’a vraiment rien d’un exploit, comme pourraient peut-être le penser celles et ceux qui ont connu le monde d’avant (avant internet, les ordinateurs, les smarphones). Diffuser un podcast (ou une vidéo sur Youtube) est même à la portée du premier venu disposant d’un smartphone, d’un peu de temps et d’une idée, aussi petite soit-elle ! Tous ces outils sont tellement évidents que plus personne ne les pense comme des innovations. Tout cela n’est que la normalité d’aujourd’hui.

Un livre pour mieux connaitre les Gafa

Et c’est d’ailleurs ce qui fait la force des services proposés par les Gafa. En s’ancrant dans le concret, ils nous offrent des outils pour faire et pas des concepts pour penser. Alors que pendant des siècles le savoir (avant tout abstrait) se transmettait par l’éducation, les Gafa nous font entrer dans le monde de l’apprentissage, où la transmission se fait par le geste. Il ne s’agit plus d’avoir raison ou tord mais de se confronter au réel et d’essayer, puis de progresser.

Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends

Nelson Mandela

Parce qu’ils nous proposent des outils, les Gafa font de nous des apprentis du quotidien.

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries

Personnaliser

Dans un open space, alors que tous les outils sont standardisés, il n’est pas facile d’exprimer sa personnalité. Tout le monde utilise les mêmes ordinateurs et les mêmes logiciels et, en théorie du moins, les mêmes modèles de documents. Pour exprimer sa personnalité, il est courant de recouvrir son ordinateur (le plus souvent portable) d’autocollants sensés refléter des idées ou des engagements mais là encore, la chose est loin d’être aisée…

Intérieur de l’immeuble de la Johnson Wax, par F. lloyd Wright (1936), à Racine aux USA.

Dans ces conditions, pourquoi ne pas personnaliser ses logiciels et ses documents ? Après tout puisqu’on utilise des ordinateurs à longueur de journée, autant essayer de créer un peu d’intimité numérique.

Logo du projet Dracula

Dracula est un thème sombre disponible pour un grand nombre d’outils et assez facile à installer. La démarche sous-jacente consiste à créer un environnement de travail homogène. Au premier abord, cela peut sembler étrange mais c’est en réalité assez reposant de retrouver le même code de couleurs d’une application à l’autre. Et si vous ne trouvez pas votre bonheur, le site publie la palette de couleurs pour vous permettre de contribuer au projet.

Logo du projet Solarized

Dans le même esprit, le projet Solarized propose un environnement utilisant seize couleurs spécialement choisies pour reposer les yeux et permettre un travail confortable à l’écran. Disponible pour de nombreux logiciels, la palette est publiée, ce qui permet de l’adapter à ses besoins.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Tant qu’on y est autant en profiter pour utiliser des fontes de caractères qui changent des sempiternels Verdana et Times New roman ! On pourra utiliser deux fontes de caractères libres, Gentium ou Andika. Et si on préfère les fontes sans empattement, pourquoi ne pas utiliser Fira Sans ?

Les sociologues nous ont appris que la personnalisation des outils de travail permet l’appropriation des missions et développe l’efficacité et la créativité mais personnaliser ses outils de travail permet également d’aller au delà et d’exister par soi-même.

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries Réflexion(s)

Le temps

Le temps est ce dont on dispose le plus puisque le temps est. Et c’est aussi ce dont on dispose le moins, puisque le temps passe. Dans la vie, donc rien n’est une question de temps et tout est une question de priorités.

Prendre le temps c’est donner la priorité au moment présent, parce que ce qu’on fait ici et maintenant est forcément plus important que tout ce qu’on pourrait faire d’autre. Occuper le temps est une affaire de choix. Parce que le temps est ce qu’on en fait, le temps nous met en face de nos responsabilités ; envers nous mêmes et aussi envers la société.

Le temps est devenu tellement important qu’il s’affiche partout : sur les téléphones, les ordinateurs, les fours, dans les stations de métro et les voitures… sur les tickets de caisse et même parfois sur les montres et les horloges. Nous naviguons d’une horloge à l’autre. Une véritable obsession collective.

Chronomètre de marine

En réalité, pour parcourir la terre en tous sens, deux instruments sont nécessaires : le sextant qui permet de s’orienter du nord au sud et le temps qui permet de naviguer d’est en ouest. À partir de la fin du XVème siècle, les premiers navigateurs ont pu partir à la découverte de la terre en s’appuyant sur l’astronomie et l’horlogerie.

Et d’ailleurs, c’est parce qu’il faisait son tour du monde contre le cours du temps que Philéas Fogg finit par gagner son pari.

Encore aujourd’hui pas de GPS précis sans horloge précise ni de navigation sur les site web sécurisés sans synchronisation entre serveurs informatiques.

Le temps est un phénomène de perspectives

Jean Cocteau

On comprend mieux que face à la déferlante d’horloges qui nous entoure, les outils les plus précieux aujourd’hui sont ceux qui permettent de s’organiser pour optimiser le présent.

Un minuteur Pomodoro

La méthode Pomodoro est aussi simple et ludique qu’efficace. Cette méthode consiste à diviser le temps en unités de concentration. C’est idéal pour le bachotage et les travaux qui demandent de la concentration. La méthode Pomodoro permet d’alléger (un peu) le travail sous contrainte.

Getting Things Done

Quant à la méthode GTD (Getting Things Done), elle est plus conceptuelle et plus algorithmique. Parue en 2001 cette méthode transforme tout en projets et si elle est assez exigeante, elle se révèle d’une grande efficacité.

Ces deux méthodes sont ludiques et efficaces. À tester d’urgence en confinement, donc !

À demain, 21 heures.

Catégories
Culture Geekeries

Mare liberum

Au début du 17ème siècle alors que les explorateurs portugais, anglais et néerlandais se lançaient à la découverte du monde, une question faisait l’actualité : la haute mer est-elle libre ? La haute mer se situe au delà de la bande côtière, c’est la partie de la mer qui n’appartient à personne. Autrement dit, est-il possible de naviguer librement partout et sur toutes les mers ?

C’est pas sorcier consacré à l’activité maritime

Les anglais défendaient l’idée que les routes maritimes appartiennent à ceux qui les découvrent et qu’il est possible de faire payer des droits de passage à ceux qui les empruntent. En cela ils proposaient d’appliquer à la mer le bon vieux principe de l’octroi.

Grotius

Avec le livre De mare liberum (De la liberté des mers, 1609), le juriste Grotius démontrait tout l’intérêt du contraire. C’est ce principe qui a prévalu et qui, d’ailleurs, prévaut encore aujourd’hui. L’histoire a retenu que c’est ce qui a permis le développement des échanges commerciaux internationaux.

Au delà d’une discussion sur le rapport entre liberté et commerce, l’intérêt de la réflexion de Grotius est de proposer un droit nouveau et spécifique à un domaine d’activité lui-même nouveau et spécifique, favorisant ainsi l’émergence de ce qu’on appellerait aujourd’hui un écosystème.

Passer du contrôle de la rareté à l’organisation de l’abondance

Aujourd’hui il ne s’agit plus de transporter des marchandises sur les mers mais de diffuser des contenus sur les réseaux. Depuis des années les professionnels de l’industrie culturelle et des médias tentent de transposer les règles de l’ancienne économie à la nouvelle. Or, sur les réseaux, à l’heure où copier un fichier est simple comme un clic, il ne s’agir plus de contrôler la diffusion de biens ou de contenus, mais, au contraire, d’organiser leur abondance.

C’est ce qu’on compris les géants du web et c’est précisément ce qui fait leur force. Google — par exemple — en indexant le maximum de contenus, ne fait que renforcer l’intérêt de son moteur de recherche.

Les géants du web ne sont pas là pour contrôler ce que nous faisons mais pour nous permettre d’en faire toujours plus.

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries

Simplicité

Tout a été dit, ou presque, sur la simplicité et la difficulté de faire simple. De la petite robe noire de Chanel à l’iMac de Steve Jobs, dans la vie des affaires, la simplicité a tout de la quadrature du cercle. Ne garder que l’essence même de ce qu’on cherche à faire passer, est un défi incroyable.

Henri Bergson

Du point de psychologique également, il est difficile de faire simple et nombre d’entre nous se font souvent des nœuds au cerveau pour pas grand chose, quand il suffit généralement prendre un peu de hauteur ou de parler, de poser sa pensée par la parole, comme disent les spécialistes. Là encore les ouvrages et les réflexions pullulent, à commencer le fameux Essai sur les données immédiates de la conscience d’Henri Bergson.

Souvent, cependant, les plaisirs les meilleur sont également les plus simples et il est parfois nécessaire de ne pas trop se poser de questions, de ne pas trop penser, en quelque sorte. Et c’est exactement ce qui m’est arrivé quand un de mes amis m’a fait parvenir un support de recharge pour mon Apple Watch.

Alors, oui, en pratique c’est un morceau de plastique sur lequel on pose sa montre pour la recharger. C’est confondant de simplicité mais le plaisir de recevoir ce cadeau tout simple m’a rempli de joie pour un bon moment. J’en ai même fait une vidéo.

Unboxing et présentation du stand Elago W3 pour Apple Watch

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries

Courbes

Pierre Bézier fait partie de ces rares personnages dont on utilise les créations tous les jours, sans même le savoir. Au début des années 1960, pour résoudre des problèmes de conception industrielle, il a créé les courbes qui portent son nom. Ce sont des objets géométriques complexes à décrire de manière théorique mais dont la manipulation pratique est d’une simplicité enfantine. C’est ce qui fait toute leur puissance.

Une courbe de Bézier
Logo d’Inkscape

Les courbes de Bézier permettent le dessin vectoriel qui a la caractéristique d’être impossible à réaliser sans ordinateur. Mieux, le dessin vectoriel permet, dans une certaine mesure, d’abolir la notion d’échelle (voir la chronique consacrée aux fractales). Encore mieux : le dessin vectoriel fait se rejoindre description mathématique et expression artistique. Pour découvrir le dessin vectoriel, rien de plus facile, il existe de très nombreux logiciels le permettant. Inkscape, par exemple. Mais le géant du dessin vectoriel reste Illustrator, créé par la société Adobe.

Fonte vectorielle

La vraie innovation d’Adobe, cependant, n’est pas tant Illustrator ou la fameuse Créative Suite mais un langage informatique, PostScript. Les usages de ce langage sont incroyables de puissance et de diversité : les documents PDF, les polices d’affichage de votre ordinateur ou de votre téléphone portable, les pages de votre imprimante… tout ça doit quelque chose — directement ou indirectement — à PostScript et à ses descendants. L’importance de ce langage est telle qu’une de ses applications (le format PDF) est devenu une norme technique régulée par l’ISO.

Les héros sont parfois discrets et ils n’en sont que plus fascinants. Les courbes de Bézier, le langage Postscript et ses dérivés sont d’une discrétion totale. À tel point qu’on ne les voit plus. Et pourtant leur absence changerait certainement la face du monde d’aujourd’hui.

Au cours de la ruée vers l’or, dit la légende, les seuls à être devenus riches sont les marchands de pelles et de pioches. Dans la grande famille des géants du numérique, Adobe fait figure de héros discret. Un véritable manifeste pour les timides.

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries Réflexion(s)

Fractales

Mises en lumière à la fin des années 1970 par le mathématicien Benoît Mandelbrot, les courbes fractales ont la propriété étonnante de présenter une structure similaire à toutes les échelles. Cerise sur le gâteau les équations qui permettent de les générer peuvent être assez simples. En pratique, on a beau zommer encore et encore sur la courbe, elle a toujours le même aspect. Sans être aisé à faire à la main, le calcul fractal ne demande pas non un ordinateur d’une grande puissance, si bien que dans les années 1980, les courbes fractales ont fait fureur dans la presse de vulgarisation scientifique.

Représentation de l’ensemble de Mandelbrot

Avec ce qu’on appelait alors un micro-ordinateur familial il était assez aisé d’écrire un programme de calcul de courbes fractales. C’était récréatif et rafraichissant. Naturellement, la théorie des fractales a trouvé des applications dans le domaine de la finance et quelques autres domaines de l’économie.

Benoit Mandelbrot (1924-2010)

Au delà des mathématiques, il est possible de regarder le monde au travers d’un prisme fractal. De très nombreuses constructions humaines ont un aspect de reproduction à l’identique avec l’échelle comme seule variation. L’organisation administrative est souvent fractale. Prenons la France : les communes, les départements, les régions, l’état (voire même parfois l’Union européenne). Les postes restent les mêmes, les responsabilités et les rôles restent les mêmes, seule change l’échelle. Le maire, le préfet, le préfet de région, le ministre de l’Intérieur. Chacun à son échelle traite le même problème.

Dans les entreprises ou les structures associatives on trouve également des organisations fractales : un vendeur, sur le terrain, qui rapporte à un directeur des ventes dans une agence locale, qui lui même rapporte à un directeur régional… et ainsi de suite jusqu’au directeur commercial monde, pour peu qu’on soit dans une multinationale. Vu sous cet angle, le monde est fait de poupées russes… et de toute la tringlerie de communication qui va avec !

Naturellement considérer le monde au travers du prisme fractal relève d’une démarche poétique, en quelque sorte. Il n’en reste pas moins que le prisme fractal permet de comprendre le monde par estimations successives. Une fois vue la structure globale il est possible de l’affiner et de la préciser mais si on ne s’est pas trompé dans sa vision initiale, on peut réfléchir avec des bottes sept lieues, en quelque sorte. Dans un monde qui semble de plus en plus complexe, prendre de la hauteur n’est pas inutile.

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries Réflexion(s)

Identité

Qui suis-je ? Cette question chacune, chacun d’entre nous se l’est posée au moins une fois dans sa vie. Généralement il s’agit d’une question prise sous l’angle philosophique, psychologique voire psychiatrique : c’est la question de la personnalité.

Il y aussi un autre aspect, plus technique : l’identité, c’est-à-dire un ensemble de caractéristiques à même de nous définir non pas dans notre rapport à nous-mêmes mais dans notre rapport aux autres. Ici tout l’enjeu consiste à réduire les incertitudes : celui ou celle que j’ai en face de moi est-il ou est-elle bien celui ou celle qu’il ou elle prétend être.

Depuis toujours, pour résoudre ce problème, on pratique une triangulation : chacune des deux parties en présence se réfère à une troisième, conjointement acceptée comme référente et qui joue le rôle de garante. Évidemment, tout l’intérêt de la chose réside dans la nature du référent.

Le moyen le plus ancien est reconnaissance par la filiation : nous sommes tous fils et filles de nos parents. Cela se retrouve dans certains noms anglo-saxons : Jackson (le fils de Jack), Olavsson (le fils d’Olaf)… et quand les parents étaient inconnus, il était de coutume de nommer les enfants trouvés selon le lieu où ils avaient été trouvés : d’où des patronymes tels que Nevers, Kermadec ou autre.

La reine Elizabeth II

Le moyen le plus courant aujourd’hui est la reconnaissance de l’identité par l’État qui émet des documents officiels d’identité. D’ailleurs il suffit de bien lire la dernière page de son passeport pour s’apercevoir qu’on en est pas propriétaire. Et d’ailleurs comme au Royaume Uni les passeports sont délivrés au nom du souverain, la reine Elizabeth n’en a tout simplement pas car cela n’aurait pas de sens.

Deux tendances viennent perturber cette mécanique bien huilée. Les formes électroniques d’identité, tout d’abord. Utiliser son compte Facebook ou son adresse Gmail pour s’identifier sur le web, c’est faire de Facebook ou de Google des référents qui se substituent à l’État.

Comme tout se fait sur le web, on comprend facilement pourquoi les géants du web accordent beaucoup d’importance aux services d’identification. Et on comprend aussi pourquoi les États sont si attachés au cloud souverain. S’ils perdent la partie, les États seront uberisés, tout simplement.

Robert Nozick

L’autre tendance c’est l’identité par la communauté d’appartenance : ici nombre de paramètres peuvent entrer en ligne de compte et même se superposer : religion, sexualité, goût ou intérêt. Il existe autant de communautés que de choix possibles. Cette forme d’identité par l’adhésion est une sorte de scotch double face. Il ne suffit pas de se proclamer de telle ou telle appartenance, il faut également se faire reconnaitre comme tel. D’où l’importance de cérémonies –publiques et collectives — comme le baptême, par exemple.

En poussant un peu la réflexion on en arrive à questionner la place de même de l’État. Après tout, ne pourrait-on pas s’en passer, tout simplement ? C’est la question que pose le philosophe Robert Nozick dans un ouvrage qui a fait date : Anarchie, État et utopie (Puf).

Alors, s’identifier sur un site web, est-ce un peu détruire l’État ? Une question à réfléchir en confinement…

À demain, 21 heures

Catégories
Geekeries

Découvrir Linux

Dans le monde du numérique, Linux a une place à part. Bien que rarement directement visible, ce système d’exploitation est partout mais assez rarement dans les ordinateurs qu’on utilise au quotidien. Linux est dans les téléphones et les box internet, dans les voitures, dans les téléviseurs, dans les consoles de jeu et les avions…

Si on veut y consacrer un peu de temps, Linux permet de découvrir une autre facette du numérique, plus technique dans son abord et qui propose des outils pratiques au quotidien. Avec un Raspberry Pi, on pourra se mettre à Linux comme un hobby et se lancer dans des expérimentations de toutes sortes. Mais surtout, se mettre à Linux permet de comprendre les logiques sous-jacentes qu’on retrouve dans les outils informatiques qu’on utilise au quotidien au bureau ou à la maison.


Tux, la mascotte de Linux

Quand on se met à Linux, l’enjeu n’est pas tellement de maitriser toutes les arcanes du système (la route est longue et semée d’embûches) ; l’enjeu est d’apprendre par le geste pour se laisser guider par sa curiosité. Se mettre à Linux est une école de patience et de minutie. C’est aussi partir à a découverte d’un monde fascinant de puissance. Apprendre par le geste n’est pas nouveau. Cela constituait déjà le fondement de la pédagogie Freinet, faite de liberté et d’autonomie. Une démarche formalisée par Seymour Papert, dans un ouvrage qui a fait référence : Jaillissement de l’esprit. Bref, se mettre à Linux c’est démontrer que la curiosité est une belle qualité.

Mais se mettre à Linux c’est surtout constater qu’il existe de nombreuses alternatives à des outils qu’on pensait uniques. En cela, apprendre Linux c’est apprendre à choisir. Et ça tombe bien, le couvre feu met à notre disposition tout le temps que cela nécessite.

À demain, 21 heures.