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Le cinquantième billet de ce blog a été posté le 24 mars dernier et je vous annonçais une petite surprise (qui me trottait dans la tête depuis quelques temps déjà). Et bien, pour célébrer ce premier point de passage, les articles de 21 heures.com seront désormais disponibles en podcast !

Plus facile à faire qu’une vidéo et plus pratique à écouter, ce podcast fera de 21 heures.com une sorte de radio émettant deux minutes par jour. Cela peut paraître modeste mais après tout, les plus long voyages commencent par un premier pas, qu’il s’agisse d’aller découvrir le monde ou de partir sur le chemin de la résilience.

Désormais, chaque chronique sera disponible en audio. Petit à petit, toutes les chroniques (il y en cinquante-quatre avec celle que vous lisez actuellement) seront disponibles en audio également.

21 heures.com est disponible sur Anchor.fm. Il est très facile de vous y abonner via Spotify et quelques autres services de diffusion.

Cliquez sur la montre pour découvrir le Podcast

Mais surtout, cela n’a vraiment rien d’un exploit, comme pourraient peut-être le penser celles et ceux qui ont connu le monde d’avant (avant internet, les ordinateurs, les smarphones). Diffuser un podcast (ou une vidéo sur Youtube) est même à la portée du premier venu disposant d’un smartphone, d’un peu de temps et d’une idée, aussi petite soit-elle ! Tous ces outils sont tellement évidents que plus personne ne les pense comme des innovations. Tout cela n’est que la normalité d’aujourd’hui.

Un livre pour mieux connaitre les Gafa

Et c’est d’ailleurs ce qui fait la force des services proposés par les Gafa. En s’ancrant dans le concret, ils nous offrent des outils pour faire et pas des concepts pour penser. Alors que pendant des siècles le savoir (avant tout abstrait) se transmettait par l’éducation, les Gafa nous font entrer dans le monde de l’apprentissage, où la transmission se fait par le geste. Il ne s’agit plus d’avoir raison ou tord mais de se confronter au réel et d’essayer, puis de progresser.

Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends

Nelson Mandela

Parce qu’ils nous proposent des outils, les Gafa font de nous des apprentis du quotidien.

À demain, 21 heures

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Réflexion(s)

Académique

Dire classique c’est souvent penser musique classique, qu’on oppose généralement à musique populaire, avec parfois un brin de condescendance. Or cette distinction a quelque chose de perturbant car la notion de classique évolue au fil du temps.

Peut-être conviendrait-il de parler de musique académique en ne l’opposant plus à populaire mais à progressive, par exemple. Avec cette approche, on pourrait classer les Beatles dans la musique classique, ce qu’il sont devenus, presque soixante ans après leurs premiers succès. Autrefois rebelle, en effet, la musique des Beatles est aujourd’hui d’un conformisme absolu.

The Beatles, à l’époque de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band

En matière d’éducation on a longtemps opposé les études classiques (qu’on appelle aujourd’hui littéraires) aux études modernes (aujourd’hui scientifiques) alors qu’il peut être d’une grande modernité d’étudier les auteurs classiques et d’un conformisme absolu d’étudier les sciences. D’ailleurs, les universités ont d’ailleurs gardé cette approche en silos, séparant les étudiants de lettres et ceux de sciences, la culture d’un côté, le savoir de l’autre… tant et si bien qu’on finit par former ou bien des cultivés ignorants ou bien des sachants incultes !

Mais surtout, opposer classique et moderne permet de s’interroger sur l’académisme. Depuis l’antiquité, une académie rassemble des savants reconnus par leurs pairs. Bref, qu’il soit littéraire ou scientifique (et même médical), le savoir académique, c’est le savoir officiel, reconnu… fréquentable, en quelque sorte.

Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis

André Gide

Face à toute cette bien pensance académique, il est parfois utile de se souvenir de cette belle citation d’André Gide (par ailleurs prix Nobel de littérature, Gide n’étant jamais à un paradoxe près !) qui nous interroge sur la rapport entre conservatisme et progressisme. Le savoir académique, par sa nature même, est conservateur. Partant, comment peut-il nourrir le progrès ? Pour progresser faut-il commencer par s’approprier le savoir académique avant de mieux s’en détacher ?

« Du passé faisons table rase » chantent les révolutionnaires dans l’Internationale. Peut-être y a-t-il là une leçon plus profonde qu’il n’y parait !

L’Internationale en français

À demain, 21 heures

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Réflexion(s)

Résilience

Parmi les mots à la mode actuellement, résilience est certainement le champion ! Il y a encore dix-huit mois, c’était un obscur concept réservé aux amateurs de développement personnel mais le contexte sanitaire actuel a beaucoup changé les choses, tant et si bien que la résilience a envahit notre quotidien.

Édition originale du Tao de Pooh

Naturellement des spécialistes n’ont pas manqué d’apparaître et de courir les médias pour pontifier sur le sujet. Il faut reconnaitre que le concept n’est pas facile à aborder. Pourtant, dans Le Tao de Pooh, Benjamin Hoff propose une approche originale : présenter les principes du Tao en mettant en scène les personnages de Winnie l’ourson. La démarche est étonnante et le résultat aussi amusant qu’efficace. Paru en 1982, ce livre a été récemment retraduit et réédité en français. Bien entendu il est question de Tao mais pas seulement. Ce livre constitue également une excellente introduction au concept de résilience.

Pour aborder la résilience, il faut aussi s’attaquer à l’authenticité. Et c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait car être authentique nous renvoie à nous-mêmes et à nos faux semblants. Être authentique ne consiste pas seulement à tomber le masque mais avant-tout à faire en sorte d’être en phase avec soi-même et, en quelque sorte, de sonner juste.

Mais surtout la résilience invite à nous ancrer dans le concret. La résilience ne s’explique pas, elle s’apprend un pas après l’autre et elle se pratique au quotidien. La résilience se cache dans les détails, somme toute.

Comprendre la résilience ne relève pas de l’éducation mais de l’apprentissage. S’approprier la résilience passe avant tout par le geste et donc par l’exemple.

Alors qu’elle traversait une mauvaise passe, Clémence a pris le taureau par les cornes. Avec beaucoup de pragmatisme, cette Maman économe a cherché des solutions pour s’en sortir.

Clémence a beaucoup d’énergie et prend la vie avec autant d’humour que de philosophie. Clémence nous invite à nous mettre en marche.

La résilience est un road movie sur les chemins de la vie.

À demain, 21 heures.

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Réflexion(s)

Circumnavigation

Depuis Magellan, partir autour du monde c’est partir à l’aventure. Après avoir été prétexte au développement du commerce (qui constituait la motivation première du projet de Magellan), et aux découvertes scientifiques (l’expédition de La Pérouse ou le deuxième voyage du Beagle restant des exemples célèbres parmi d’autres) faire le tour du Monde relève avant tout aujourd’hui de l’exploit sportif — le dernier Vendée Globe et ses diverses péripéties le démontrant une fois encore.

Un planisphère ancien

On l’oublie trop souvent, mais que seraient les échanges mondiaux sans tous les navires qui parcourent la terre en tous sens et par tous les temps ? Les marins de commerce ont leurs héros, du capitaine Haddock à Corto Maltese, naturellement. Et les marins ont les ports. Partout dans le monde, les ports sont des lieux particuliers et presque en déphasage d’un monde que, paradoxalement, ils connectent. Jacques Brel en a d’ailleurs fait une de ses plus belles chansons.

Amsterdam, par Jacques Brel (Olympia, 1966)
Joshua, le bateau de Bernard Moitessier

Mais surtout, le tour du monde incite au voyage et à l’évasion. En prenant un pari incensé Philéas Fogg, héros moderniste s’il en est courait — déjà — contre le temps.

La littérature de voyage compte également de nombreux récits d’anti-héros qui prennent leur temps. Joshua Slocum est le premier de cette série d’aventuriers des temps modernes, aux côtés Bernard Moitessier, qui d’ailleurs nomma son bateau en hommage à son prédécesseur.

Croquis de Damien

L’aventure de Gérard Janichon et Jérôme Poncet, Damien, est particulièrement touchante. Avec une grande économie de moyens et une volonté très affirmée, les deux protagonistes partent vers le nord et le froid pour une navigation qui, au total, durera presque quatre ans.

Il faudrait parler d’Antoine et de quelques autres… au delà de ces quelques exemples, tous les récits de voyages sont autant d’Odyssées fantastiques qui, en réalité, nous révèlent des aventuriers d’eux-mêmes dont les rêves nourrissent nos introspections.

En nous connectant au monde, les aventuriers nous connectent à nous-mêmes.

À demain, 21 heures

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Culture

Le Papier

Depuis la nuit des temps, le papier accompagne l’activité humaine. Bien entendu, sous sa forme actuelle, le papier est une création somme toute récente mais, même produit à partir de papyrus ou de peau, le papier permettait déjà des usages proches de ceux qui sont encore en cours aujourd’hui.

La versatilité n’est pas la moindre des qualités du papier qui permet, naturellement, d’écrire du texte mais aussi de la musique, du dessin, du calcul… versatilité qui, d’ailleurs, se retrouve dans des usages qui vont de l’art pictural à l’emballage du poisson, en passant par les livres, les journaux ou les affiches !

D’une certaine manière, le papier a également structuré la vie des affaires. Que seraient les ventes immobilières sans les titres de propriété paraphés, signés et tamponnés ? Que serait le commerce sans les contrats qu’il faut signer ? Des métiers du papier, le documentaliste n’est pas le moins important, et même peut-être le plus drôle, quand on sait que c’est celui de Gaston Lagaffe qui passe sa vie à tenter de ranger les bureaux de la société qui l’emploie (à rien faire, comme chacun sait).

Gaston Lagaffe

Le papier était tellement présent dans les entreprises que dès le milieu des années 1990, c’est en s’attaquant au papier que les ordinateurs personnels ont envahit les bureaux. Le concept (et mythe éternel !) de bureau sans papier a donné naissance à la bureautique, terme désormais tombé en désuétude tellement les outils numériques se sont imposés comme des évidences.

Mais surtout, parce qu’il nous incite à la créativité, le papier a encore de beaux jours devant lui ! Armé d’un stylo ou d’un crayon, il est possible de passer du texte au croquis et même au dessin. Le papier permet de projeter sa pensée et permet de lui donner une forme assez libre. De plus, s’exprimer sur du papier ne demande pas nécessairement une grande maitrise technique.

Et il est même possible de fabriquer ses propres carnets, ce qui permet de faire du support un moyen d’expression en soi. C’est ce que fait Ninon dans cette vidéo. Voilà une idée d’activité pendant le confinement…

Comme Ninon, lancez-vous dans la fabrication de vos propres carnets…

À demain, 21 heures

PS : cette chronique est la cinquantième de ce blog… à cette occasion, je prépare une petite évolution… affaire à suivre 😉

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Culture

Construire

Les clichés ont mauvaise presse, en particulier lorsqu’il s’agit des peuples et des gens. Pour plomber une conversation, rien de mieux que de se lancer dans une tirade du style les Français sont comme ci ou bien encore les Allemands sont comme ça. Essayez, vous verrez, c’est radical !

Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est exactement ce que fait l’émission Karambolage, diffusée sur Arte chaque dimanche soir depuis 2004. Avec beaucoup d’humour et un habillage caractéristique, l’émission présente des spécificités allemandes et françaises de toute nature et en réalité, elle présente des clichés en détail pour mieux les déconstruire.

Le logo de Karambolage

D’un format de douze minutes environ, chaque émission se compose de plusieurs sujets (généralement trois ou quatre). Karambolage est également présente sur Youtube, ce qui permet de regarder l’émission à sa guise. Encore mieux : la plupart des sujets y sont présents individuellement, ce qui se révèle très pratique.

Un amusant sujet de Karambolage sur les Playmobil

Mais surtout, sans en avoir l’air, Karambolage joue un rôle plus important qu’il n’y parait. Parce qu’elle permet aux peuples de mieux se connaitre (l’émission est disponible en français en et allemand), cette émission apparemment légère joue un grand rôle dans la construction du sentiment d’appartenance à l’Union européenne. Car face à une construction perçue comme lointaine, technocratique et abstraite, l’enjeu est bien de rendre l’Union concrète pour chacune et chacun d’entre nous.

Vous ne commencez pas une révolution en combattant l’état mais en présentant les solutions

Le Corbusier

Ce que Le Corbusier disait de l’architecture peut s’appliquer à de nombreux domaines, dont la construction de l’Union européenne. Tout comme les compagnies aériennes low cost permettent de découvrir les grandes villes de l’Union, Karambolage permet de rendre tangible les similitudes et les différences. Autrement dit Karambolage permet aux peuples de mieux se connaître.

On pourra regretter qu’il n’existe pas un Karambolage par pays membre de l’Union mais surtout, on se félicitera qu’une telle émission existe pour construire des ponts entre les peuples.

À demain, 21 heures.

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Culture

Monsieur Hulot

Tout, ou presque, a été dit sur monsieur Hulot et son génial créateur (Jacques Tati) qui cherchait à personnifier une certaine idée non pas de la France, mais des français. Ce personnage lunaire et fantasque court d’un film à l’autre, pointant du doigt les archétypes d’une nation.

Monsieur Hulot (Jacques Tati) dans Mon Oncle (1958)

Pour s’en faire une idée, on pourra (re)voir avec bonheur Les vacances de monsieur Hulot (1953). C’est un film enraciné dans la culture populaire française qui est formellement très travaillé et d’une grande dimension artistique. Les mouvements de caméra, les angles de prise de vue, la photo en noir & blanc, les innombrables bruitages… tout l’art cinématographique de Tati saute aux yeux. On comprend vite pourquoi ce film a reçu autant de prix.

Une des affiches des Vacances...

Il est de bon ton de dire que ce film n’a pas pris une ride… Or cette affirmation revient à ignorer le monde qui nous entoure ! Du point de vue artistique, certes, les films de Tati sont des grands classiques et ils ont marqué l’histoire du cinéma. Du point de vie sociologique, en revanche, ces films, qui ont été tournés entre 1949 et 1974 sont totalement dépassés. La société française de 2021 n’a plus l’homogénéité culturelle qui prévalait encore durant les Trente glorieuses.

La France d’aujourd’hui est totalement perdue face à l’image de la France d’hier car un grand nombre de références culturelles autrefois évidentes nous échappent. Les vacances de monsieur Hulot appartient au patrimoine du cinéma français et mondial… mais, plus de soixante-cinq ans après sa sortie, du point de vue sociologique, il est ridé et poussiéreux. Il doit rester ce qu’il est devenu : un témoignage humoristique et caustique sur une époque révolue.

Mais surtout, on pourrait se demander si monsieur Hulot existe encore aujourd’hui. Si oui, à qui pourrait-il ressembler ? Quel serait son sexe ? Son genre ? Sa culture et son éducation ? Est-il franchement vegan ou un peu flexitarien ? Bref, existe-t-il encore un français moyen dont on peut se moquer gentiment sans s’attirer les foudres des pro-ceci et des anti-cela ?

Venu du passé, monsieur Hulot nous met face à notre présent et nous interroge sur notre avenir.

À demain, 21heures.

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Réflexion(s)

John Ludd

Alors que la Révolution industrielle permettait la mécanisation de l’artisanat, John Ludd, ouvrier de légende, tentait de se battre contre les machines, allant notamment jusqu’à exiger qu’on leur applique les mêmes horaires de travail qu’aux tisserands voire, allait jusqu’à détruire les machines.

John Ludd dans l’imaginaire collectif

Force est de constater que plus de deux cents cinquante ans après, les luddites existent toujours. Ils tentent maladroitement de lutter contre le progrès non pas tellement au motif que c’était mieux avant mais que la préservation du statu-quo serait une situation préférable.

Or, lorsqu’une innovation s’impose (de l’automobile à l’aspirateur en passant par le smartphone) rien ne peut la retenir. Et c’est précisément parce qu’elles ont des impacts majeurs que les innovations importantes deviennent des phénomènes de société.

Le chapitre consacré aux prométhéens et aux pastoralistes de l’essai Breaking smart de Venkatesh Rao résume parfaitement les choses pour le numérique mais il est tout à fait possible d’étendre l’analyse à d’autres domaines.

Prométhéens et pastoralistes

La résultante du conservatisme est connue. Ses partisans deviennent dogmatiques et finissent par être laminés par la vague de fond contre laquelle les piètres digues qu’ils tentaient de construire ne peuvent rien. C’est ce qui est arrivé à la tristement célèbre — et pour ainsi dire mort-née — Hadopi il y a quelques années.

Mais surtout, John Ludd et son mouvement nous interrogent sur le progrès et sur l’inexorable fuite du temps que, bien entendu, on ne saurait arrêter. Déjà dans sa fable Le chêne et le roseau Jean de Lafontaine vantait les mérites de l’adaptabilité. Plus près de nous, dans L’origine des espèces, Charles Darwin le démontrait scientifiquement. Dans le même esprit, E. Rogers analysait, quant à lui, la diffusion des innovations et démontrait, dans un ouvrage qui fait encore référence, que ce qui doit s’imposer finit toujours par l’être, s’imposant inéluctablement dans toute la société.

Cycle de diffusion de l’innovation, d’après Everett Rogers

Il est naturellement possible de faire des pas de côté, mais face à une innovation majeure (technologique ou sociétale), la question n’est pas tant de savoir si on va l’adopter, mais quand on l’adoptera.

À demain, 21 heures

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Réflexion(s)

Printemps

Hier nous parlions de cycles et, justement, aujourd’hui c’est le printemps ! Plus précisément, c’est l’équinoxe de printemps. Au delà de la définition astronomique du phénomène, il s’agit aussi — et peut-être même avant tout — d’un moment symbolique de l’année.

Pour nombre de croyances et de civilisations en effet, l’équinoxe de printemps est le prétexte à de nombreux et savant calculs qui permettent de fixer la date des fêtes mobiles. C’est le fameux comput de l’Église catholique (oui, oui, c’est bien ce mot qui a permis de forger le computer des anglo-saxons), mais c’est aussi la date de Norouz, le nouvel an persan et de bien d’autres encore. Sans compter les civilisations pré-colombiennes, trop souvent oubliées sous nos latitudes.

Le printemps, tableau de Sandro Botticelli

Plus prosaïquement, cette période de grandes marées et de grands vents a longtemps donné à nos grands mères le prétexte du fameux grand nettoyage : on ouvrait les fenêtres, on retournait les matelas et on vidait les placards pour y faire le tri avant de les ranger mieux. Le vent nouveau souffle partout !

C’est en cherchant à créer des paysages sonores que Jean-Michel Jarre a donné naissance à son deuxième album… Équinoxe (paru en 1978), qu’on pourra (ré) écouter avec plaisir, pour (re) découvrir les ambiances planantes d’une création qui a fait se lever le jour sur des musiques jusqu’alors inconnues et qui nous semblent presque banales aujourd’hui.

L’album Équinoxe de Jean-Michel Jarre

Mais surtout, le printemps est l’occasion de retrouver le sens de la joie. Les sentiments ont cela d’intéressant qu’ils ne se décrivent ou ne s’expliquent pas ; ils se ressentent. Plus que les autres formes d’expression artistique, la musique permet de transmettre des ressentis en faisant abstraction du vocabulaire.

Alors, bien entendu, l’oreille aussi s’éduque mais on pourra écouter Allegria (1982), le deuxième album des Gipsy Kings qui inonde les oreilles d’une joie communicative.

L’album Allegria, des Gipsy Kings

Le printemps nous invite à ressentir la joie simple et vraie du souffle de la nouveauté et nous donne de l’énergie pour aller vers la fin de l’année.

À demain, 21 heures.

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Réflexion(s)

Cycles

Le nouveau confinement me donne l’occasion de reprendre la plume. Chaque soir, tant que le confinement durera, je m’efforcerai de publier un billet sur ce site. Je vous souhaite une bonne lecture.

Alors que le temps est et passe tout à la fois (voir cet article), la vie, elle, est souvent cyclique. Jour après jour, mois après mois, année après année, les mêmes évènements s’enchainent. En septembre c’est la rentrée, puis arrivent les fêtes de fin d’année, puis on tend vers les beaux jours qui permettent de partir en vacances avant de rentrer à nouveau.

Et d’ailleurs, alors que nous venions de célébrer le premier anniversaire du confinement, un autre s’impose ! La pandémie serait-elle cyclique, elle aussi ? La Covid nous ferait-elle revenir au temps des des romains qui — jusqu’à Jules César — faisaient démarrer leur calendrier le 1er mars.

Du temps de la Révolution, avec l’avènement du calendrier républicain, l’année commençait à l’équinoxe d’automne, ce qui permettait de mettre d’accord les astronomes et les révolutionnaires car la première République a été proclamée le 22 septembre (1792).

Allégories du calendrier républicain

Les révolutionnaires cherchaient à tout changer par principe mais il est amusant de constater qu’en matière de calendrier, ils ont gardé une très classique approche cyclique. Après tout, le système cosmique dans lequel nous vivons l’est également… ceci explique certainement cela.

Une montre affichant l’heure internet

Cycliques, donc, les calendrier sont aussi très liés à la nature et bien souvent ils sont le reflet des saisons, qui influent peu sur l’internet. Une remarque qui, à la fin du XXème siècle, donna à l’entreprise Swatch le prétexte à la création d’un temps internet aussi amusant qu’éphémère et dont l’ambition était de faire abstraction des fuseaux horaires et donc, en toute modestie, d’abolir les notions de jour et de nuit !

Mais surtout, chacune et chacun de nous sait bien que les cycles ne sont pas des cercles. On ne revient jamais réellement au point de départ. On ne repart jamais de zéro. Chaque cycle constitue une itération qui s’ajoute aux autres et qui modifie la construction toute entière. Contrairement aux métallurgistes qui procèdent par enlèvement de matière à chaque révolution de la pièce qu’ils travaillent sur leur tour, les cycles du temps ajoutent des couches d’expériences les unes sur les autres.

Les cycles du temps nous font avancer en spirale et nous font donc progresser… inexorablement.

À demain, 21 heures.