La gentillesse consiste à rendre service à quelqu’un qui vous le demande. Telle est la définition que propose le philosophe Emmanuel Jaffelin d’un concept dont on pourrait penser au premier abord, qu’il n’y a pas grand chose à en dire.
Emmanuel Jaffelin a publié plusieurs ouvrages sur le sujet et deux méritent qu’on s’y arrête : le Petit éloge de la gentillesse constitue bien entendu l’ouvrage de référence de l’auteur. Et on lira également avec intérêt sa Petite philosophie de l’entreprise, très utile pour vivre mieux avec ses collègues et donc travailler mieux au quotidien.
Au fil des années, Emmanuel Jaffelin a développé ce que les philosophes appellent une éthique de la gentillesse ; en clair un mode d’emploi. Tout l’intérêt de ses travaux tient au fait que la gentillesse telle qu’il la définit repose sur un rapport de réciprocité. Autrement dit, pour être gentil, il faut être deux. On est pas gentil tout seul.
Mais surtout, la gentillesse nous incite à la bienveillance, qu’on pourrait définir comme une gentillesse réciproque. À première vue, cela peut sembler idiot et même presque niais.
Et pourtant, avouons que cela simplifierait bien les choses en permettant en quelque sorte de vivre au premier degré. C’est-à-dire sans se faire de nœuds au cerveau, ce qui transforme la vie une grande partie d’échec ou de billard à trois bandes. Nous pourrions tous développer une sorte de gentillesse sociale, qui consisterait à s’ouvrir aux autres et à les accueillir sans arrière pensée. Cette démarche est à la portée de chacune et de chacun d’entre nous, car elle commence avec la personne qu’on a en face de soi.
Il se trouve qu’en France, la gentillesse sociale a un nom. Nous l’appelons fraternité. Et c’est tellement important qu’on en a fait une devise qui trône sur tous les frontons.
La République nous incite à nous accueillir les uns les autres pour construire ensemble un pays en commun.
À demain, 21 heures.