Parmi les arguments publicitaires, nouveau est certainement le plus le plus utilisé. Nouveau est une sorte de panacée universelle de la communication. Plus largement, quand une marque n’a rien à dire, elle peut toujours en appeler à la nouveauté. L’attrait et le pouvoir de la nouveauté sur les consommateurs est proprement fascinant. Dans les années 1970, Coluche en avait fait un sketch d’une incroyable drôlerie.
Dans le même ordre d’idée, quand on demandait à Enzo Ferrari quelle était sa meilleure voiture, il répondait du tac au tac : la prochaine. Nouveau est un des moteurs de la société de consommation.
La nouveauté questionne notre rapport au progrès, naturellement. Mais surtout, la nouveauté interroge notre confiance. Confiance dans le monde qui nous entoure et, bien entendu, confiance en nous-mêmes. Pour se lancer dans quelque chose de nouveau, il ne faut pas trop se poser de questions et il faut accepter de partir — au moins un peu — à l’aventure ; il faut être suffisamment sûr de son coup.
Est-ce que ce sera mieux pour autant ? Cette question amène une réflexion sur l’optimisme, qui va de pair avec la confiance et qui en quelque sorte, créée un cercle vertueux. C’est d’ailleurs ce que démontre le philosophe Michel Serres dans un petit livre qui est aussi profond qu’agréable à lire : C’était mieux avant (Le Pommier, 2017). En proposant une suite à Petite poucette (Le Pommier, 2012), Michel Serres construit une véritable éthique de l’optimisme.
Quand on manque de confiance ou qu’on se pose des questions, on fini par en appeler à la nostalgie. La nostalgie est comme ce vieux pull usé qu’on garde au fond d’un placard. Il nous rappelle des bons souvenirs. Pourtant quand on l’enfile on ose pas sortir en se disant ce n’est quand même pas possible.
Alors que la période de confinement nous pousse à l’introspection et à la réflexion, il faut rester optimistes. Aujourd’hui est mieux qu’hier et demain sera mieux qu’aujourd’hui.
À demain, 21 heures