De l’eau, de la farine et du sel. Et c’est tout. Depuis la nuit des temps l’homme fabrique du pain pour se nourrir. La forme et le goût du pain peuvent varier d’un pays à l’autre ou d’une époque à l’autre, mais le principe est toujours le même. Le pain est un aliment à la foi minimal par le nombre de ses composants et essentiel à la vie et à la survie des peuples, partout dans le monde où on cultive le blé.
En France le pain est un aliment tellement important à la fois culturellement et économiquement que sa composition et sa dénomination sont fixés par la Loi. Aujourd’hui on en consomme environ cent vingt grammes par jour et par personne, ce qui représente moins d’une demi-baguette (et surtout, presque dix fois moins qu’en 1900). Faire du pain soi-même est loin d’être aussi facile qu’il n’y paraît car en dépit de la simplicité apparente des ingrédients et de la recette, les paramètres sont nombreux et le savoir peut faire tout changer.
C’est certainement pour ça que parler du pain c’est aussi parler d’alchimie. Le pain est une transmutation car les réactions qui s’opèrent lors de sa fabrication ne sont pas réversibles et surtout, passer du blé au pain met en jeu les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. En un mot, le pain c’est la vie.
De façon plus poétique, le pain permet de symboliser le travail. Le travail de l’être humain mais aussi le travail de la nature qui donne le blé et le travail de ses ingrédients qui interagissent les uns avec les autres pour arriver au résultat final, qui d’ailleurs ne correspond pas toujours à ce qu’on attendait. Naturellement, les progrès de la techniques ont résolu nombre de difficultés et les boulangers ne ratent plus que rarement leurs fournées mais faire du pain, c’est un peu partir à l’aventure.
Faire du pain, ce n’est pas seulement la promesse d’une bonne odeur dans la maison ou du plaisir de la dégustation. Le pain c’est surtout la satisfaction du travail bien fait. Une satisfaction bien agréable quand arrive le couvre feu.
À demain, 21 heures