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Le Grand Larousse et le Petit Robert, le Gaffiot et le Bailly mais aussi Tout l’univers, L’Encyclopædia Universalis et le Quid. Il fut un temps où la connaissance n’était disponible qu’avec parcimonie et réservées aux lecteurs des bibliothèques. Un temps où l’orthographe s’apprenait… C’était une certaine idée du savoir. La pertinence du fond n’allait pas sans une certaine élégance de la forme.

Il est intéressant de constater qu’à l’heure du fact checking (qu’on pourrait considérer comme un doute cartésien étendu à la planète entière), on questionne généralement le fond sans réellement mettre la forme en cause. Untel, unetelle a dit çi ou ça. D’accord, mais dans quelles conditions ? À quelle occasion ? Dans quel contexte ? Sur quel support ? C’était le domaine de l’herméneutique, la lecture de la forme des messages.

Une page de dictionnaire

En réalité, depuis des années, les correcteurs orthographiques, Wikipédia et quelques autres outils ont, en quelque sorte, automatisé la mise en forme de nos réflexions. On ne vérifie plus l’orthographe, Word s’en occupe. On ne vérifie plus tel ou tel fait, Wikipédia le sait. Les hashtags et les influenceurs font la vérité. Le numérique n’est plus un outil, c’est un état d’esprit qui modèle notre manière de réfléchir.

Mais surtout, de même qu’on pense avec des mots, on travaille avec des outils. Ce qu’il convient de maîtriser aujourd’hui ce sont des outils techniques (les logiciels de traitement de texte et de présentation, les applications de dessin et, pourquoi pas, les expressions régulières, ou même un peu d’HTML), faute de quoi mettre en forme ses idées et les diffuser devient un exercice périlleux.

Du code HTML

De même que les dictionnaires permettaient de penser avec élégance, les outils numériques permettent de communiquer avec efficacité.

Au temps des dictionnaires on faisait des mots croisés, à l’heure des outils numériques on fait des sudoku. Ce n’est ni mieux ni moins bien qu’avant, c’est la réalité d’aujourd’hui.

À demain, 21 heures

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