Depuis Magellan, partir autour du monde c’est partir à l’aventure. Après avoir été prétexte au développement du commerce (qui constituait la motivation première du projet de Magellan), et aux découvertes scientifiques (l’expédition de La Pérouse ou le deuxième voyage du Beagle restant des exemples célèbres parmi d’autres) faire le tour du Monde relève avant tout aujourd’hui de l’exploit sportif — le dernier Vendée Globe et ses diverses péripéties le démontrant une fois encore.
On l’oublie trop souvent, mais que seraient les échanges mondiaux sans tous les navires qui parcourent la terre en tous sens et par tous les temps ? Les marins de commerce ont leurs héros, du capitaine Haddock à Corto Maltese, naturellement. Et les marins ont les ports. Partout dans le monde, les ports sont des lieux particuliers et presque en déphasage d’un monde que, paradoxalement, ils connectent. Jacques Brel en a d’ailleurs fait une de ses plus belles chansons.
Mais surtout, le tour du monde incite au voyage et à l’évasion. En prenant un pari incensé Philéas Fogg, héros moderniste s’il en est courait — déjà — contre le temps.
La littérature de voyage compte également de nombreux récits d’anti-héros qui prennent leur temps. Joshua Slocum est le premier de cette série d’aventuriers des temps modernes, aux côtés Bernard Moitessier, qui d’ailleurs nomma son bateau en hommage à son prédécesseur.
L’aventure de Gérard Janichon et Jérôme Poncet, Damien, est particulièrement touchante. Avec une grande économie de moyens et une volonté très affirmée, les deux protagonistes partent vers le nord et le froid pour une navigation qui, au total, durera presque quatre ans.
Il faudrait parler d’Antoine et de quelques autres… au delà de ces quelques exemples, tous les récits de voyages sont autant d’Odyssées fantastiques qui, en réalité, nous révèlent des aventuriers d’eux-mêmes dont les rêves nourrissent nos introspections.
En nous connectant au monde, les aventuriers nous connectent à nous-mêmes.
À demain, 21 heures